Elodie Clouvel évoque les JO 2028 avec ambition
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Six mois après la naissance de sa fille Sasha, Élodie Clouvel, double médaillée d'argent olympique en pentathlon moderne, entame une nouvelle phase de sa carrière. Plus apaisée, plus mature et animée par un plaisir retrouvé, elle se lance dans l’aventure de la prochaine olympiade avec un défi de taille : apprivoiser la nouvelle épreuve d’obstacles du pentathlon moderne. Entre ambitions sportives et équilibre familial, la championne française affiche une sérénité contagieuse.
#Paris2024 «J'ai envie de vous donner rendez-vous en 2028 à Los Angeles. Je n'ai pas envie d'arrêter alors que je suis au sommet de mon art», promet Élodie Clouvel, médaillée d’argent en pentathlon moderne, dans «Bienvenue aux Jeux». pic.twitter.com/nrRNsKrjbM
— Le Figaro (@Le_Figaro) August 11, 2024
Une maman championne, un nouveau regard sur la carrière
Aux Étoiles du sport, la petite Sasha observe depuis sa poussette les interviews de sa maman. Quand l’impatience se fait sentir, Élodie Clouvel la prend sur ses genoux, comme pour rappeler que cette nouvelle vie à trois fait désormais partie intégrante de son quotidien d’athlète.
Pour la première fois, la pentathlète aborde sa discipline avec un état d’esprit différent :
« Je suis dans le plaisir, confie-t-elle. Les entraînements restent durs, mais j’ai retrouvé une forme de joie et de simplicité. Je veux garder ça. »
Elle refuse les projections hâtives sur une éventuelle médaille d’or à Los Angeles : « Je veux rester humble. Avec la nouvelle discipline d’obstacles, c’est comme si je découvrais un nouveau sport. »
Sa priorité ? Sa fille, sans détour. « Ma vie de famille me donne une force immense, du recul, et me recentre sur l’essentiel. Toutes les futilités d’avant ont disparu. »
Une reprise progressive, entourée et maîtrisée
La reprise de l’entraînement s’est faite doucement, mais efficacement. Pas de blessures, une écoute attentive de son corps, et un encadrement sur mesure grâce à une cellule maternité de l’Insep.
Élodie Clouvel évoque le rôle crucial de sa psychologue, qui l’a accompagnée dans la gestion émotionnelle, le post-partum, et l’organisation nouvelle qu’impose l’arrivée d’un bébé.
« Je ne me dis pas que je ne peux plus faire ci ou ça. J’avance autrement, mais j’avance », affirme-t-elle.
Physiquement, la maternité l’a poussée à réapprivoiser son corps, surtout avec l’introduction de l’épreuve d’obstacles : suspension, sauts dans le vide, franchissements… Pour retrouver confiance, elle a multiplié les séances de préparation physique et travaille même avec une danseuse sur la mobilité et l’optimisation du geste.
Le lâcher-prise : la nouvelle arme d’Élodie Clouvel
Longtemps perfectionniste, voire obsessionnelle du détail, Élodie Clouvel admet avoir trouvé une forme de paix.
« Un enfant fait lâcher-prise », dit-elle en souriant.
Aujourd’hui, elle s’écoute davantage :
Si un entraînement saute, elle compense ailleurs. Fini la culpabilité. Elle avance avec un équilibre qu’elle n’avait jamais connu.
« J’avais des hauts et des bas très forts. Maintenant, tout est plus stable. On est une équipe à trois : mon compagnon, Sasha et moi. Elle fait partie du projet. »
La nouvelle épreuve d’obstacles : un défi… et un jeu
Le pentathlon moderne entre dans une nouvelle ère avec l’introduction d’un parcours d’obstacles spectaculaire. Pour certaines, un bouleversement ; pour Clouvel, une opportunité ludique.
« Je le prends comme un jeu. J’ai de bonnes sensations, un bon grip. Il me reste à stabiliser mon rapport poids/puissance après la maternité, mais je suis confiante. Tout le monde peut réussir, quel que soit le gabarit. »
À 36 ans, une championne toujours animée par le rêve olympique
L’âge ? « Je laisse ça de côté », tranche-t-elle.
Son horizon est clair : Los Angeles 2028, avec Sasha dans les tribunes, criant « Allez maman ! ».
Elle veut montrer à sa fille qu’on peut vivre sa passion pleinement, longtemps, librement.
« J’ai encore la flamme. Si j’ai confiance, je peux viser la lune. »
Des objectifs progressifs, mais un esprit toujours compétitif
Élodie Clouvel a déjà repris le fil : une compétition d’escrime pour retrouver le rythme, puis l’objectif de réaliser un parcours d’obstacles complet avant la fin de l’année.
À moyen terme :
Mars 2026 : réussir un pentathlon complet
Continuer de progresser étape par étape
Ne pas brûler les étapes, une vertu que Sasha lui enseigne chaque jour
« Je n’ai plus rien à prouver, mais j’ai encore envie d’être performante. Je suis une compétitrice dans l’âme. C’est ce qui m’anime. »
Conclusion : une renaissance sportive et personnelle
Entre maternité, nouvel équilibre et défis techniques, Élodie Clouvel aborde cette olympiade comme la plus singulière de sa carrière. Loin du stress qui l’a parfois submergée, elle avance portée par son bébé, sa sérénité retrouvée et sa passion intacte.
À l’aube de ses 36 ans, la championne française incarne une renaissance inspirante — prête à écrire un nouveau chapitre, plus libre, plus fort, plus vrai.
Par Nico