Ibrahim Ghanem harcelé sur les réseaux sociaux

Ibrahim Ghanem harcelé sur les réseaux sociaux

Nico Par Nico

Publié le

Samedi, en Croatie, Ibrahim Ghanem a décroché une nouvelle médaille d’argent aux Championnats du monde de lutte gréco-romaine dans la catégorie des -72 kg. Battu en finale par son rival azéri Ulvi Ganizade, comme l’an passé, le Français de 30 ans n’a pourtant pas seulement dû gérer la déception sportive. Depuis son quart de finale face à l’Iranien Seyed Sohrabi, il a été la cible d’une violente vague de cyberharcèlement orchestrée par des supporters iraniens.

Insultes en ligne, pression en salle d'échauffement, exfiltration... Le lutteur français Ibrahim Ghanem menacé par des Iraniens après un combat aux Championnats du monde.https://t.co/8v97ymFn7l

— RMC Sport (@RMCsport) September 21, 2025

Un quart de finale sous tension

Tout est parti d’un combat âpre contre Sohrabi. À plusieurs reprises, l’Iranien a dû être soigné pour un saignement au visage. Or, le règlement est strict : le temps médical cumulé ne peut excéder quatre minutes. Une fois ce délai écoulé, et alors que Ghanem menait 4-2, l’arbitre a logiquement attribué la victoire au Français.

« Ce n’est pas comme s’il perdait largement et que le règlement l’avait sauvé. Ibrahim était devant, il méritait sa victoire », insiste Vincent Vidal, directeur de la performance à la Fédération française de lutte (FFLDA).

7 000 messages en 20 minutes

Cette décision a déclenché la fureur des supporters iraniens. « Après le combat, il a reçu 7 000 messages en 20 minutes, des insultes et des menaces en tous genres », révèle Vidal. Dans la foulée, l’ambiance a dégénéré en salle d’échauffement, où plusieurs individus sans accréditation ont tenté d’approcher l’athlète français, créant un climat d’insécurité.

Face à la gravité de la situation, la Fédération française a sollicité l’appui des instances internationales et de l’ambassade. Un dispositif spécial a été mis en place : police locale mobilisée, véhicule de sécurité dédié et présence constante devant l’hôtel. « Nous avons demandé à Ibrahim de couper son téléphone pour rester concentré et protégé », explique Jean-Yves Robin, DTN de la FFLDA.

Une finale entachée de polémiques

En finale, face à Ganizade, Ghanem a une nouvelle fois été sanctionné : deux points de pénalité pour un coup au visage. Une décision jugée sévère par le clan français. « Ibrahim n’a pas forcément donné ce coup de tête. C’est son style de lutte : il avance, il pousse, il cherche le contact. Les chocs sont fréquents. Mais l’Azéri était déjà blessé, et son arcade s’est réouverte », déplore Vidal.

Malgré sa combativité, le Français a dû se contenter de l’argent, une nouvelle fois dominé par son éternel rival.

Un champion dans la tourmente

Si ce nouveau podium confirme la place d’Ibrahim Ghanem parmi les meilleurs mondiaux, l’épisode du cyberharcèlement met en lumière les dérives qui peuvent frapper les sportifs de haut niveau. La Fédération française a réaffirmé son soutien à son athlète, tout en appelant au respect et à la sérénité autour des compétitions internationales.

Pour Ghanem, cette médaille a le goût amer d’une victoire sous tension, mais aussi celui d’une résilience face à une pression qui a dépassé les limites du sport.

Actualités en rapport